Les origines
Contes est sans doute l’un des plus vieux village de l’arrière pays niçois, mais son origine reste à ce jour incertaine : il est probable qu’il s’agisse au départ d’un oppidum ligure disposé sur le piton rocheux dominant la vallée, Lou Cuorn, place stratégique. Le village appartient à la catégorie des Castellum ligures.
Une inscription romaine du IIème siècle mentionnerait pour la première fois le village : « vicus continus ». De l’histoire qui suit, nous ne savons pratiquement rien, jusqu’à la mention « Contenes » citée dans une charte datée de 1057, et la construction de l’abbaye de Saint-Pons, au IXème siècle, qui reçoit en fief la quasi totalité des terres de la vallée du Paillon. On peut cependant imaginer que, pendant cette longue période, le village fut relativement épargné.
A cette époque, quittant le piton rocheux, totalement dénué d’eau, une partie des villageois s’installa dans la vallée du Paillon. L’oppidum ne fut pas abandonné pour autant mais conservé comme refuge pour les hommes et les animaux en cas de menace. A l’époque post-carolingienne, et comme cela est souvent le cas à cette époque, Contes se décomposait donc en deux parties : le Castrum, sur l’emplacement de l’oppidum ligure et le Villum, sur la rive droite du Paillon.
Le développement du Villum
Les riches archives de la commune permettent de mieux connaître l’histoire du village à partir du XIIème siècle :
1108 : le fief de Contes est pacé sous la juridiction du chapitre cathédral de Nice 1267 : charte communale fixant les rapports et les servitudes entre le comté de Provence et la communauté contoise 1482 : la population, après avoir acquis les droits seigneuriaux en 1471, prête solennellement serment au comté de Savoie. L’administration du village est assurée par un conseil élu, un parlement (assemblée de citoyens) et un baile sous la tutelle directe du duc de Savoie. A la fin du XVème siècle, le village de Contes s’est donc essentiellement développé sur la rive droite du Paillon. On y trouve alors une église paroissiale, et plusieurs moulins à huile. Hélas, le 9 octobre 1530, à la suite de pluies extrêmement violentes, une crue terrible du Paillon ravage la vallée, formant un lac artificiel qui engloutit et ensevelit totalement sous plusieurs mètres de terre, de roches et de débris le bas-village, son église médiévale, ses moulins et ses habitants, détruisant incidemment toute trace architecturale moyenageuse.
Le castrum
La population se replia alors vers le Castrum. Une église fut reconstruite et repris le vocable de Sainte-Marie-Madeleine. En 1466, la commune avais acquis les droits féodaux sur la source de Riodam et l’avait canalisée jusqu’à l’éperon. Une citerne fut construite à l’emplacement actuel de la fontaine Renaissance. Cette dernière, à deux étages, fut érigée en 1587 sur la place de la République, devant l’Eglise, comme symbole de l’arrivée de l’eau au Castrum. Suite à ces évènements, des constructions apparaissent en dehors des remparts « trans la villa ». En 1645, par exemple, un artisan potier installe ses fours à la Pignatière (en dehors des remparts). En dépit des épidémies, qui font à Contes aussi leurs ravages, la population continue à se développer. On trouve dans le village une boucherie, deux fours à pain, un moulin à farine, le moulin à huile de la Laouza, le moulin à huile Saint-Roch, un moulin à fer…
L’église paroissiale Sainte-Marie-Madeleine de 1575 fut l’objet de nombreux remaniements en 1666 lors de la construction du choeur et de l’intégration de la tour et des remparts du XIIIème siècle pour en faire un clocher. Elle contient :
Un retable du XVIème siècle de Marie-Madeleine dont le prédelle est attribué à Bréa Le retable du rosaire daté du XVIIème siècle en noyer sculpté et doré La toile est du XVIIème siècle, le décor italianisant, et l’ofèvrerie et les ornements sacerdotaux sont à situer entre les XVIème et XVIIème siècles. Aujourd’hui, il ne subsiste de ce passé médiéval que quelques traces : les vestiges de l’enceinte, du chemin de ronde, la poterne (petite porte intégrée discrètement dans une fortification et permettant de sortir ou d’entrer dans le château à l’insu de l’assiégeant.). Une partie du château est conservée dans une propriété privée.
En 1700 la commune confirme sa seigneurie en se donnant le titre de « comtesse ». Elle connut un grand développement au XVIIIe siècle grâce à la construction de la route Nice-Coni. En 1792, le ralliement provisoire du comté de Nice à la révolution est marqué par la révolte des Barbets.
Le rattachement à la France
En 1860, le rattachement du comté de Nice à la France fut voté à l’unanimité. La commune qui comptait 1600 habitants connut alors un essor remarquable. Le village fut désenclavé grâce à l’arrivée de la première route carrossable jusqu’à Contes, puis La Vernéa et enfin Sclos. L’obligation de l’enseignement public entraîna la construction des écoles, l’endiguement du Paillon,
l’électrification, l’eau potable… Depuis, le vieux village a pris l’aspect que nous lui connaissons. Peu à peu, des constructions réapparaissent dans la vallée (1871 : création de la place de la Grave). Déja en 1884, l’usine à chaux et ciments de Contes comptait plus de 200 ouvriers et environ 300 en 1914. L’usine, en transformant les journaliers en ouvriers, modifia totalement les groupes socio-économiques de la vallée et permit, notamment, l’ouverture d’une ligne de tramway entre Nice et Contes.
L’époque contemporaine
Aujourd’hui, avec ses 7 025 habitants (recensement au 01/01/2008), sa zone d’activités économiques, ses produits du terroir, Contes, chef lieu de canton, est l’une des principales communes de l’arrière pays niçois.